Les Otages, 2014, installation vidéo, trois écrans 15 pouces, images collectées, cartels embossés, dimensions variables (images : Clotilde Reiss, Hervé Ghesquière, Hussein Hanoun). Réalisée avec le soutien du DICRéAM / CNC, aide au développement
Les Otages traite de la multiplication et de la prolifération d’un même portrait photographique sur Internet. Chaque écran diffuse toutes les variations d’un même portrait photographique présentes sur la toile. Les portraits qui défilent sont ceux d’ex-otages, ils sont accompagnés d’un texte qui les recontextualise. Le dispositif propose un regard critique sur le flux incessant d’images qui nous entourent au quotidien.
Les hommes et femmes pris en otages dans le monde sont souvent des inconnus. Leur capture rend leur visage soudainement célèbre, mais leur représentation est réduite à une seule et même image, le plus souvent choisie par défaut. La fabrication et le choix de cette image ne sont maitrisés ni par le sujet, ni par les médias qui la diffusent. Face au manque d’images qui caractérise cette situation, la même image est reprise des dizaines voire des milliers de fois.
À chaque reprise, l’image en question subit diverses micro-transformations : recadrage, retouche des couleurs, changement de définition. Les conditions de prise de vue des portraits d’otages n’ont pas de lien avec l’événement qu’ils illustrent, les modifications qu’ils subissent ont pour objectif de les adapter aux contextes médiatiques dans lesquels ils s’insèrent. Les personnes deviennent en quelque sorte « otages » de cette représentation d’elles-mêmes, unique mais non identique.